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Freelance vs Salarié – Comment faire son choix
TL;DR : le salariat offre sécurité et avantages sociaux, tandis que le freelance maximise liberté et potentiel de revenus. Le bon choix dépend de votre appétence au risque, de vos objectifs de carrière et de votre situation financière.

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Définition & contexte
À savoir En France, on oppose traditionnellement deux cadres d’activité :
- Le salariat : vous signez un contrat de travail (CDI, CDD…) avec un employeur. Vous êtes subordonné (lien de subordination juridique), recevez un bulletin de paie, et bénéficiez de protections (assurance chômage, mutuelle d’entreprise, retraite complémentaire…).
- Le freelance (indépendant) : vous facturez des prestations à des clients, sans lien de subordination. Vous pouvez exercer en micro-entreprise, entreprise individuelle (EI/EIRL devenu EI à patrimoine), société (EURL/SASU…), ou via portage salarial.
Ce choix engage votre quotidien (autonomie, organisation), votre risque financier (variabilité des revenus) et vos droits sociaux (congés, chômage, retraite). Il influence aussi votre marque personnelle et vos perspectives d’évolution.

Rappel juridique : la différence clé entre salarié et freelance est le lien de subordination. Si un client impose des horaires, des outils et exerce un pouvoir disciplinaire, on se rapproche d’une relation salariée.
Pourquoi ce choix est stratégique
Au-delà d’une préférence personnelle, c’est un véritable arbitrage risque/rendement. Côté salariat : prévisibilité, avantages, progression interne. Côté freelance : liberté, choix des missions, levier de revenus. Votre décision impacte :
- Votre stabilité : revenu régulier vs cycles de prospection.
- Votre santé mentale : charge administrative et isolement (freelance) vs gestion politique et reporting (salariat).
- Votre patrimoine : capacité d’épargne, fiscalité, accès au crédit.
- Votre employabilité : spécialisation, réseau, portabilité des compétences.
Statistiques & chiffres clés
Sans figer des chiffres qui évoluent d’une année sur l’autre, voici des ordres de grandeur utiles pour cadrer le débat en France :
Indicateur | Freelance (micro / EI / société) | Salarié (CDI/CDD) |
---|---|---|
Variabilité des revenus | Élevée (saisonnière & mission-dépendante) | Faible (salaire mensuel garanti) |
Protection chômage | Faible (sauf assurance privée ou portage salarial) | Élevée (assurance chômage sous conditions) |
Couverture santé | Régime indépendant + mutuelle à souscrire | Régime salarié + mutuelle d’entreprise |
Congés payés | Non (à provisionner dans le prix de vente) | Oui (généralement 5 semaines/an) |
Retraite | Selon statut & cotisations choisies | Régime de base + complémentaire |
Niveau de facturation | TJM souvent 300–700 € (métiers du numérique) | Salaire annuel brut négocié |
Charge administrative | Moyenne à élevée (facturation, déclarations) | Faible (gérée par l’employeur) |
Mobilité & choix des projets | Très élevée | Variable selon l’entreprise |
Lecture rapide : si vous cherchez la sécurité et la simplicité, regardez côté salariat. Si vous voulez contrôler votre temps et votre tarification, le freelance peut devenir un formidable accélérateur… à condition d’accepter plus d’incertitude.
Avantages & inconvénients
Freelance : les plus ✅
- Autonomie totale : choix des clients, des sujets, du lieu de travail.
- Potentiel de revenus : tarification à la valeur, montée en gamme, offres packagées, produits.
- Apprentissage accéléré : vente, marketing, gestion, expertise technique.
- Flexibilité : pilotage du temps (semaines 4j, pauses entre missions…).
- Diversification : multi-clients réduit le risque “un seul employeur”.
Freelance : points de vigilance ⚠️
- Revenus irréguliers et trésorerie à gérer (délais de paiement, impayés).
- Moins de protections (chômage, congés payés, prévoyance).
- Charge mentale : prospection, administratif, solitude possible.
- Dépendance client : risque de requalification en salariat si subordination.
Salariat : les plus ✅
- Sécurité financière : salaire stable, congés payés, 13e mois parfois.
- Avantages sociaux : mutuelle, titres-resto, épargne salariale.
- Développement carrière : mobilité interne, formation, management.
- Collectif : équipe, culture d’entreprise, accompagnement.
Salariat : points de vigilance ⚠️
- Moins de liberté (horaires, lieu, choix des sujets).
- Dépendance à un employeur (plan social, réorg, management toxique).
- Rémunération plafonnée (grilles salariales, revues annuelles).
- Moindre diversité des projets à court terme.

Coûts, revenus & fiscalité : le comparatif qui compte
Le “vrai” coût du travail
- Pour l’employeur (salariat) : coût total ≈ salaire net + charges salariales + charges patronales + avantages (mutuelle, tickets restos…). Une règle d’ordre de grandeur : le coût total employeur peut atteindre 1,6 à 1,9 fois le salaire net (selon convention, secteur, exonérations).
- Pour le freelance : votre prix de vente doit couvrir temps non facturé (prospection, congés, maladie), cotisations sociales, impôts, outils, assurance, formation. On facture généralement en TJM (tarif journalier moyen) ou au forfait.
Ordres de grandeur (à adapter à votre cas)
Élément | Freelance | Salarié |
---|---|---|
Cotisations sociales | Micro/BNC : souvent ~22% du CA (hors options) ; société : selon rémunération/dividendes | Prélevées à la source sur le brut (part salariale), part patronale à charge de l’employeur |
Impôt | Micro : barème après abattement ou versement libératoire (~1–2,2% selon activité). EI/société : IR ou IS. | Prélèvement à la source sur salaire net imposable |
Congés | À intégrer dans le tarif (ex. +10% à +20% du prix) | Rémunérés par l’employeur |
Chômage | Non (sauf portage/assurance privée) | Oui (selon conditions d’ouverture de droits) |
Retraite & prévoyance | Selon statut et contrats souscrits (à budgéter) | Incluse via régimes obligatoires + complémentaires |
Astuce de calcul express : pour fixer un TJM minimum, partez d’un objectif net mensuel, ajoutez 30–50% pour charges/impôts, puis divisez par le nombre de jours facturables (souvent 8 à 12/mois au début). Ajustez selon votre rareté et la valeur perçue.

Exemples concrets & cas d’usage
1) Développeur·se web 3–5 ans d’expérience
- Salariat : progression dans une scale-up, montée en responsabilité, participation à des produits long terme, sécurité et accompagnement.
- Freelance : missions variées (refontes, MVP), facturation à la valeur, opportunité de spécialisation (perf, accessibilité, sécurité). Plus d’administratif et de prospection.
2) Chef·fe de projet marketing
- Salariat : visibilité de carrière (manager, lead growth), budget formation, accès outils premium.
- Freelance : offre “Fractional CMO”, mission de 1 à 3 jours/semaine pour 2–4 clients, forte autonomie, revenus plus variables.
3) Consultant·e data / UX senior
- Salariat : statut cadre, intéressement, projets stratégiques, couverture sociale solide.
- Freelance : TJM élevé, possibilité de créer une micro-agence, d’enseigner, de publier des produits (templates, formations).

Outils, simulateurs & alternatives
Outils & simulateurs utiles
- Simulateur micro-entrepreneur (charges, impôt, seuils) sur les sites institutionnels.
- Simulateur ARE/ARE-maintien (si passage salarié → freelance).
- Comptabilité : solutions dédiées indépendants (ex. outils de facturation, banque pro, suivi TVA).
- Productivité : CRM de prospection, outils de time-tracking, dashboards de pipeline.
Alternatives au “tout ou rien”
- Portage salarial : vous facture en tant que salarié porté. Vous bénéficiez de protections du salariat, tout en gardant la liberté commerciale.
- Temps partiel + side business : sécurisez un revenu fixe, testez votre offre en parallèle.
- CDD de mission / CDI de mission : formats hybrides parfois adaptés aux projets.
Bon réflexe : quelle que soit l’option, formalisez un filet de sécurité : 3–6 mois de dépenses courantes de côté + assurances clés (RC pro, prévoyance, mutuelle).
Grille d’aide à la décision (score rapide)
Attribuez une note de 1 (pas du tout) à 5 (tout à fait) pour chaque item, puis faites la somme Freelance vs Salariat.
Question | Score Freelance | Score Salariat |
---|---|---|
J’accepte l’incertitude des revenus | … /5 | … /5 |
J’aime vendre et négocier | … /5 | … /5 |
Je veux choisir librement mes projets | … /5 | … /5 |
J’ai besoin d’un cadre et d’une équipe au quotidien | … /5 | … /5 |
Ma situation exige une forte stabilité (crédit, famille) | … /5 | … /5 |
Je souhaite optimiser mes revenus à moyen terme | … /5 | … /5 |
Je suis prêt·e à gérer l’administratif | … /5 | … /5 |
Interprétez : si “Freelance” > “Salariat” de 5 points ou plus, explorez sérieusement l’indépendance (au moins en side business). Si c’est l’inverse, consolidez votre trajectoire en salariat, puis re-posez la question dans 6 à 12 mois.
Tendances & évolutions
- Hybridation des parcours : de plus en plus de pros alternent périodes salariées et missions freelances.
- Télétravail & international : le remote élargit les marchés (clients ou employeurs).
- Spécialisation : les freelances premium se nichent sur des micro-expertises (audit Core Web Vitals, accessibilité RGAA, FinOps…).
- Portage salarial : progression continue grâce au compromis liberté/protection.
- IA & automatisation : plus de valeur sur stratégie, créativité, relationnel ; montée de l’offre “fractional”.
FAQ – Freelance vs Salarié
Qu’est-ce qu’un freelance exactement ?
Un freelance est un travailleur indépendant qui facture des prestations à des clients, sans lien de subordination. Il exerce via une micro-entreprise, une entreprise individuelle ou une société (EURL, SASU…), ou recourt au portage salarial.
Quels sont les avantages du salariat ?
Revenu stable, congés payés, mutuelle d’entreprise, retraite complémentaire, assurance chômage sous conditions, accompagnement managérial et possibilités de carrière interne.
Comment fixer son TJM en freelance ?
Partez de votre objectif net, ajoutez charges/impôts et temps non facturé (prospection, congés), puis divisez par vos jours facturables mensuels. Ajustez selon rareté, valeur perçue, risques et complexité.
Le portage salarial est-il un bon compromis ?
Oui pour beaucoup : vous prospectez et facturez comme freelance, tout en bénéficiant d’un contrat de travail, d’une fiche de paie et de la couverture chômage, moyennant des frais de gestion.
Peut-on cumuler salariat et freelance ?
Souvent oui (avec accord contractuel et respect des clauses de non-concurrence). Le cumul temps partiel + side business est un bon moyen de tester l’indépendance avec moins de risques.
Quelles assurances en indépendant ?
Responsabilité civile professionnelle (RC pro), prévoyance, mutuelle, éventuellement assurance perte d’activité. Certaines professions réglementées exigent des garanties spécifiques.
Quels sont les coûts cachés en freelance ?
Temps non facturé, impayés potentiels, outils (logiciels, banque pro), formation, coworking, assurance, frais de déplacement, comptabilité, communication.
Sources utiles & pour aller plus loin
- Service-Public – Micro-entrepreneur : régime social et fiscal
- Service-Public – Contrat de travail (CDI, CDD…)
- URSSAF – Informations cotisations indépendants
- INSEE – Données sur l’entrepreneuriat et les indépendants
- Ministère du Travail – Droit du travail & protections
- Bpifrance Création – Dossiers et simulateurs
- Pôle emploi – Droits au chômage & aides à la création